Contexte

Comme de coutume, une nouvelle année commence calmement à Poudlard. Une minute. Calmement vous-dites ? Y-a-t-il seulement eu une année calme et tranquille à l’Ecole de Magie et de Sorcellerie ? Bien sûr que non. L'année précédente avait déjà vu son lot de péripéties avec l'apparition de la glace maudite. L'équipe de Quidditch de Serdaigle s'étant retrouvée bloquée dans les vestiaires et la glace ayant envahi certains couloirs. Si la situation a finalement été solutionnée par le personnel de Poudlard, la Gazette en a eu vent et un article est paru pendant l'été semant un vent de panique chez les parents d'élèves.

En ce jour de rentrée, Albus Dumbledore a donc rappelé le règlement intérieur de Poudlard et demandé aux élèves de ne pas rechercher les Caves, pour la sécurité de tous.

Pourtant, dès la fin du banquet, alors que les Premières années s’apprêtaient à quitter la Grande Salle pour rejoindre leurs Salles Communes, des exclamations surprises et des murmures se répercutèrent dans tout le Château.

Des centaines de parchemins étaient répandus un peu partout. Chaque fois que quelqu’un en touchait un, une dizaine de copies apparaissaient. A chaque fois, c’était le même message dont la fin semblait s’être effacée.

Je les ai trouvées. Prenez garde…

Ce mystérieux message a beaucoup fait parler de lui. Sans compter qu’il aura fallu l’intervention combinée des Professeurs Flitwick, McGonagall et Rogue pour se débarrasser des parchemins reproducteurs. Interrogés sur la teneur du message, ils ont affirmé qu’il s’agissait là d’une mauvaise blague causée par un élève indiscipliné. Pourtant, parmi les plus âgés des élèves, les chuchotements vont bon train. Certains affirment avoir reconnu l’écriture d’un certain Jacob. Elève renvoyé de Poudlard il y a quelques années pour avoir provoqué le chaos en recherchant les légendaires Caves Maudites. Sa disparition après coup avait à l’époque beaucoup fait parler d’elle. Canular ou réelle menace, en tout cas, ces petits bouts de papier n’ont pas fini d'animer les conversations.


Le Monde Sorcier se reconstruit suite à la chute de Vous-Savez-Qui. La plupart de ses partisans ont à présent été jugés, enfermés ou bien sont décédés. Pour les autres, ils ont pu jouer de leurs relations pour passer entre les mailles du filet mais ils font à présent profil bas. Alors que les avis de recherche se ternissent et s’écornent sur les murs des hauts lieux Sorciers, le Ministère s’intéresse à d’autres sujets. Le temps où la Menace du Seigneur des Ténèbres planait sur la société sorcière est révolue. C’est avec émotion et un sourire sincère que les Sorciers s’imaginent ce que peut bien devenir le Survivant. 

Les heures sombres étant derrière eux, les Sorciers ont plus de temps pour développer les arts et leurs connaissances. C’est l’avènement du rock Sorcier, le retour des grandes compétitions de Quidditch. Le transplanage international est moins régulé, permettant de longs voyages et les accords magiques internationaux se multiplient. 

Pourtant, les moins optimistes s’interrogent toujours. A-t-Il réellement disparu ? Ne vaudrait-il pas mieux se maintenir sur le qui-vive ? Que vous penchiez pour l’insouciance ou la prudence, vous n’en êtes pas moins face à une nouvelle ère. Et elle deviendra ce que vous en ferez. 

« Alors c’est vrai? Une nouvelle Cave Maudite a été perturbée ? »

C’est d’un ton inquiet que Minerva McGonagall avait posé tout haut l’interrogation qui brulait toutes les lèvres. Le corps professoral était agité. Chacun se souvenait des événements de l’année précédente et avait espéré que 1986 rimerait avec plus de sérénité.

« Il n’y a pas d’autres explications à la présence d’épouvantards dans ma serre ! » « Et dans la tour d’Astronomie ! » « Et dans mes appartements ! »

Avaient surenchéri dans une grande cacophonie les professeurs Chourave, James et Trelawney. Les faits qu’elles rapportaient n’étaient que quelques exemples de ce qu’il se passait au Château depuis quelques semaines. Des épouvantards apparaissaient un peu partout, terrorisant les  élèves. On ne comptait plus le nombre de première année traumatisé se remettant de leur choc à l’infirmerie ni les accidents alors qu’un élève en panique lançait à tout va  des sortilèges qui finissaient par atteindre un de ses camarades.

« Vous avez raison, il s’agit sans nul doute de l’œuvre d’une Cave Maudite. Il semblerait que quelqu’un en ai trouvé une autre sans être parvenu à l’ouvrir. L’heure est grave et il faut agir, en commençant par localiser la Cave Maudite. Y entrer est la seule façon de libérer nos murs de cette invasion. Je compte sur vous pour ouvrir l’œil et me rapporter tout comportement suspect. »

Le ton grave du Directeur ne laissait aucun doute sur l’ampleur de la situation. C’était la deuxième année consécutive que les élèves faisaient face à un péril à l’intérieur même de Poudlard et il ne prenait pas cela à la légère.

« Mais, et le bal ? On ne va tout de même pas annuler le Bal ? »

La voix aigue du Professeur Flitwick, silencieux jusqu’alors se fit soudain entendre, anxieux comme on l’avait rarement vu. Son regard était rivé sur le Directeur, attendant sa réponse.

« Non Filius, bien sûr que non. »

Dumbledore reprit, expliquant ses propos au reste de l’assemblée.

« Comme vous le savez, le Professeur Flitwick a été chargé sur ma demande d’organiser un Bal le 31 octobre afin de fêter les cinq ans de la fin de la guerre. Une occasion comme une autre de détourner l’attention de nos petits Sorciers des Caves tout en passant une bonne soirée. Filius a fait jouer ses contacts et quelques noms célèbres assureront la musique tandis qu’un groupe de nos élèves les précèderont. Il conviendra bien sur de veiller à la sécurité de tous pendant cet évènement. »

Un raclement de gorge se fit entendre alors que le Professeur Rogue se faisait entendre à son tour.

« Est-ce vraiment sage de maintenir ce bal au milieu des épouvantards ? Avoir à gérer les phobies idiotes d’adolescents ineptes est une chose. Mais supporter leurs invitations au bal et leurs hormones dégoulinantes en est une autre. Vous savez bien le genre de comportements que ces événements finissent par entrainer ! »

Des murmures de protestations et quelques vagues acquiescements furent bientôt coupés par le Professeur McGonagall.

« Severus, vous savez comme moi ce que la plupart de ces enfants ont vécus. Ils sont nés au milieu d’une guerre et, entre la Glace l’année dernière et les Epouvantards cette année, ils ont bien gagné le droit de s’amuser un peu. Dans les limites de la décence bien sûr. Et si cela peut leur permettre de laisser aux Adultes le soin de s’occuper des Caves… »