May the sex be with you. w/ Adrienne

– Pouhalala, cette pauvre Emily Stiegson, c’est les exams qui la font enfler ? Elle était pourtant pas mal l’année dernière, mais là …
– Ouaip’ gros thon.
– Et t’avais pas rendez-vous avec Amy-gros-nichon ?
– Oh putain ouais.
– Que la force du sexe soit avec toi, frère.

Alors que son pote de toujours lui souhaitait bonne chance, Tib’ était déjà en train de courir. Il avait passé toute l’après-midi avec Cab’ au lieu de réviser à la bibliothèque. Il devrait sans doute aller voir la Grosse Sarah pour qu’elle lui fasse ses devoirs. Tib était grave en retard. En effet, pendant le cours de Botanique la veille, Gros Nichons lui avait fait du rentre-dedans sévère. Cette meuf était en sixième année à Serpentard, et elle avec des seins énormes. La veille, en cours, elle s’était mise en duo avec le Pouffy, (ok le prof les avait mit en binôme). Et le poufsouffle avait vu dans son regard qu’elle le voulait et qu’elle le désirait. Après tout, normal, il était cool et surtout toujours prêt à draguer une belle fille. Et puis les regards en coin coquin, Tib savait les reconnaître. Il était le maître pour cela. Ou du moins, il le pensait. Alors il lui avait filé rendez-vous, entendre « rencard-baise » dans sa tête. C’était aujourd’hui, et il était déjà en retard. Il remonta donc tout le parc en courant, avant d’arriver essoufflé aux portes du château. Et sa course n’était pas fini puisqu’il devait encore monter au cinquième étage et la retrouver devant les toilettes des filles. Ok il y avait toujours plus glam’ pour le faire mais Tib n’était pas le genre de mec à refuser une bonne partie de jambe en l’air peu importe l’endroit et l’heure. Il arriva donc à destination.

Tibus s’imaginait déjà marqué un but. Après tout, elle le voulait n’est-ce-pas ? C’était ce que voulait dire ses regards de la veille, hein ? Quoi que, elle  lui avait précisé avant de partir du cours qu’il se retrouverait aujourd’hui ici pour se rendre à la bibliothèque ensemble pour « réviser ». On savait tous ce que cela voulait bien dire. Elle voulait faire genre, mais elle voulait voir le loup. Et Tibus n’avait clairement pas dans l’intention de la décevoir. De toute façon, elle avait vraiment des seins de ouf, et Tib ne pouvait jamais résister à une belle poitrine. Finalement après des minutes qui lui avaient semblé des heures, Gros-Nichons arriva enfin. Bon pas de sourire. Mauvais signe ? Non, elle faisait surement genre au cas où elle croisait quelqu’un qu’elle connaissait. Peut-être qu’elle n’avait pas envie d’ébruiter sa future partie de jambe en l’air avec le plus connu des coureurs de jupons de l’école. Mais elle jouait plutôt bien le jeu parce qu’elle lui demanda de bouger pour qu’ils puissent aller à la bibliothèque. Elle jouait sacrément la comédie. Il ne fallait pas en faire autant. Après tout, le couloir était limite vide, il n’y avait que quelques premières années qui passaient de temps en temps. Rien d’alarmant pour elle et pour sa réputation. Fallait se détendre.

– Pas si vite beauté.

Commença Tibus avec une voix qu’il voulait charmeuse. Après tout, il avait vite appris que les filles étaient plus enclines à écarter les cuisses quand elles se sentaient flattés dans leur fierté. Bon au moins, cette petite phrase avait eu le mérite de la faire sourire et la détendre un peu. Mon dieu que ses seins étaient énormes d’ailleurs. Il aurait bien eu envie de plonger sa tête dedans. Mais il fallait mieux attendre. Au moins jusqu’à qu’elle lui en donne l’autorisation évidemment.

– Bon allez parlons peu, parlons bien. Comment tu veux t’y prendre ? T’enlèves tes fringues ou j’le fais pour toi. J’m’en fous j’ai pas de préférence.

*Tellement classe, ou l’art d’aller droit au but sans passer par quatre chemins.*

Bon il n’avait pas non plus remarqué que la préfète des Serpentard se trouvait non loin d’eux. Dommage pour lui …

La drague était sans doute l’une des activités préférées du poufsouffle de septième année. En même temps, comment ne pas aimer le doux appel de la chair. Sa réputation l’avait depuis longtemps devancé, et il était connu à Poudlard pour être un véritable coureur de jupons. Si certains, comme lui, se montrait subtil et faisait rêver monts et merveilles à leurs proies, cela ne ressemblait pas réellement à Tibus. On pouvait lui trouver de nombreux défauts : vulgaire, lourd, chiant, etc. Mais lui était plutôt du genre à aller droit au but. Il ne voulait pas faire croire aux demoiselles qu’il chassait qu’elles auraient une place quelconque dans sa vie ou dans son cœur. Parce que ce ne serait évidemment pas le cas. Il la jouait très honnête. Il voulait s’amuser, et si au final il avait le droit à une partie de jambe en l’air, il était content. On aurait pu croire que son attitude désinvolte et extrêmement franche aurait ralenti les jeunes femmes. Mais pas tant que ça au final, puisque le garçon avait quand même une bonne côte avec elles. Du moins avec certaines, pas toutes évidemment, certaines étaient trop coincées ou avaient trop de ‘valeurs’ pour finir dans les bras d’un loup comme lui. Aujourd’hui, le jeune homme avait déjà trouvé sa prochaine proie : Amy, une serpentard. Gros nichon pour les intimes. Oui parce que le moins que l’on puisse dire était qu’elle en avait une paire incroyable, au point de faire presque baver d’envie le jeune homme. Evidemment quand il avait quelqu’un en vue, il fallait qu’il attaque. Et par chance, il se retrouvait en binôme avec la jeune femme pour un devoir de botanique. Tibus la retrouva donc dans un couloir. La demoiselle semblait un peu trop pressée à son goût de se rendre à la bibliothèque pour bosser. Il fallait qu’elle se détende. Après tout, ils avaient tout leur temps, non ? Tib n’aimait pas bosser, moins il en faisait, mieux il se portait. Alors forcément l’idée qu’il avait derrière la tête semblait nettement plus séduisante que se rendre dans une pièce remplie de bouquins poussiéreux. Le poufsouffle avait du mal à regarder son interlocutrice dans les yeux. Son regard tombait toutes les trente secondes un peu plus au sud pour mater ses obus impressionnants. D’une manière très classe (ou pas), Tibus rentra immédiatement dans le vif su sujet. Il n’allait pas y aller par quatre chemins non plus, ils n’avaient pas toute l’après-midi. Autant en profiter rapidement. Voulait-elle enlever ses fringues pour le tombeur de ses dames ? Des dizaines d’images traversaient l’esprit de Tibus à ce moment précis. Et toutes impliqués les seins de la meuf et lui s’amusant avec. Franchement, il n’attendait plus qu’un feu vert maintenant.

Sauf que. Une voix. Une terrible voix le fit sortir très rapidement de son délire. Surpris le jeune homme se tourna rapidement vers l’endroit d’où avait été émis ce fameux bruit. Mais il n’aurait sans doute pas eu besoin de se retourner pour savoir à qui elle appartenait. Il la connaissait bien pour l’avoir entendu bien plus d’une fois. Adrienne Montrose, préfète des serpentard. Froide comme une porte de prison. Le poufsouffle savait pertinemment que cette fille ne la portait pas dans son cœur. Pas du tout même. Elle n’aimait pas ses manières. Elle n’aimait pas sa personnalité et son comportement face à la gente féminine. Et surtout elle n’aimait pas ses actes qui causaient du tort à l’une de ses camarades : Judith Yaxley. Tibus, lui, n’avait pas grand-chose contre elle. Bon il ne l’aimait pas. Evidemment, puisqu’elle lui faisait vivre un enfer à chaque fois qu’elle le croisait, mais il ne la détestait pas. Après la surprise, le garçon laissa apparaître un sourire en coin en entendant les premières paroles de la préfète.

– Adrienne Montrose, toujours dans les parages pour me casser un plan, je vais finir par croire que tu me veux.

Lança-t-il avec un petit sourire malicieux insupportable. C’était sans doute cela qui était réellement embêtant avec Tib. Il était trop calme, trop ‘sympa’, trop prêt à rigoler avec tout le monde. Adrienne n’allait surement pas aimer qu’il réponde sur ce ton. Après tout, elle lui avait bien prouvé par ses paroles tout le dédain qu’il lui inspirait. Lui était blagueur tout le temps. Et avec quelqu’un qui ne pouvait pas le voir en peinture, c’était tout de suite beaucoup plus marrant, il fallait quand même l’avouer. La jeune femme posa ensuite son regard sur Amy tout en lui indiquant qu’elle était libre de partir si elle le souhaitait. Tibus attendit patiemment. Après tout, elle lui avait annoncé un spectacle, il était curieux de voir ce qu’elle avait dans le ventre. Tibus se désintéressa donc totalement de sa proie pour se tourner vers la reine des glaces. Elle avait titillé sa curiosité, il fallait quand même l’avouer. Finalement son ‘grand discours’ commença après quelques secondes de silence. Elle lui rappela que c’était une infraction de parler comme il l’avait fait dans l’enceinte du couloir, tout en appuyant sur le fait qu’il avait de la chance de ne pas être tombé sur un professeur, sinon il aurait ‘encore’ perdu des points pour sa maison. Tibus finit par lever les ciels quand mademoiselle parfaite commença réellement à lui faire la morale tout en lui posant des questions. Quelle plaie d’être aussi sérieuse. N’y avait-il jamais un moment où la jeune femme se détendait un peu et arrêtait de suivre le règlement à la lettre ?

– Hum. Premièrement je fais ce que je veux. Et puis comment veux-tu que je demande à une fille de coucher avec moi ? Avec des roses et une invitation à diner ? Détend toi un peu miss-parfaite, je suis sûr que ça te ferait du bien.

Commença le jeune homme.

– Et que se passe t-il dans la tête de reine des glaces ?

Les deux interlocuteurs n’auraient pas pu être plus différents en tout point de vue. Ils n’avaient pas le même caractère, pas le même sang, pas la même maison, et clairement pas la même vision de la vie et de l’amusement. Pas étonnant qu’il leur soit totalement impossible de se supporter.

– Bon maintenant que tu as fait fuir ma petite sucrerie du jour, t’es partante pour la remplacer ?

*Qu’est-ce que tu peux être bête … ou suicidaire … ou stupide.*

Une voix irritante, froide comme une porte de prison, et à cheval sur le règlement … Adrienne Montrose. S’il avait été pendant un instant surpris de voir la jeune femme apparaître dans son champ de vision, il récupéra assez vite son sourire provocateur. La préfète des serpentard allait définitivement lui faire perdre toute chance de se taper Amy Gros-Nichons aujourd’hui, mais elle allait l’emmener dans une joute verbale qui pouvait être tout aussi intéressante. En voyant les hostilités commencer entre la serpentard et le poufsouffle, la sucrerie du jour fila à l’anglaise, se faisant à peine remarquer, et abandonnant ses camarades pour un charmant tête-à-tête. Tibus avait conscience du mépris qu’il inspirait à cette jeune femme. Lui n’était pas forcément fan du personnage non plus. Adrienne représentait l’impossibilité pour lui. Une fille qui ne finirait jamais dans son lit, une fille aussi désagréable que coincée, une fille qui ne savait jamais se lâcher. Tout le contraire de lui-même en soit. Ils n’avaient rien pour s’entendre, pas de centres d’intérêts communs, pas les mêmes valeurs, et certainement pas les mêmes envies. Et pourtant, ce n’était pas la première fois que leurs chemins se croisaient … et ça ne serait surement pas non plus la dernière. Le poufsouffle aurait pu se la jouer discret, et simplement quitter les lieux en voyant la reine des glaces arriver. Mais il avait fait un tout autre choix : rester, et lui parler.

Tibus ne se vexait pas, il ne prenait pas à cœur ce que les autres pensaient de lui. Si quelqu’un l’aimait bien, cool, si on le détestait, tant pis. Il prenait tout à la rigolade. Et cette situation ne faisait pas exception. Au lieu de garder la tête basse, il semblait vouloir prendre plaisir à provoquer la jeune femme à coup de petites phrases graveleuses dont seul lui avait le secret. Ses paroles vulgaires, et son comportement nonchalant pouvait faire hérisser plus d’un poil chez son interlocutrice. Elle ne sourcillait pas, cherchant surement à garder un ton calme et froid, pour ne pas montrer une quelconque atteinte par cet idiot qu’elle méprisait. Il l’observa tandis qu’elle prenait une grande inspiration, récupérant son teint froid qui lui sied à la perfection. Lui, le sourire au coin des lèvres, les yeux pétillants de malice, attendait simplement et tranquillement une quelconque réaction de la part de la préfète. Il voulait savoir ce qu’elle avait en tête ? Alors il allait être servi, elle allait visiblement lui accorder ce petit plaisir. Son air narquois n’indiquait cependant rien de bon pour la suite. Mais il en fallait bien plus pour déstabiliser le coureur de jupons de l’école. Elle ouvrit la bouche, d’un ton supérieur, usant et abusant d’un langage que Tibus ne maitrisait pas aussi bien qu’elle, c’était clair. Il voyait en ses mots une envie de montrer sa supériorité, de lui prouver qu’elle valait beaucoup mieux que lui en tout point. Chose qui l’amusait, il ne pouvait s’en cacher. Visiblement sa simple voix avait le pouvoir de mettre cette jeune femme dans tous ses états, ce qui était peut-être une sorte d’exploit. De l’indifférence disait-elle ? Pourquoi lui répondait-elle et continuait à alimenter cette conversation s’il ne lui inspirait que de l’indifférence ? Intéressant.

– J’aime entendre des déclarations sortir de ta bouche. Et princesse, si je t’indifférais à ce point, tu aurais simplement passé ton chemin. Pour ce qui est de souffrir … hum … j’avoue que je préfère dominer, mais je ne suis pas contre essayer de nouveaux trucs … surtout avec toi.

Il la cherchait clairement. Premièrement, un surnom. Il se doutait que ce genre de familiarités n’allait pas plaire à la jeune femme, alors il en jouait. Et déformer ses paroles pour leur donner une connotation sexuelle le faisait rire. Visiblement cette altercation n’était qu’un jeu pour lui. Il voulait tester son pouvoir et sa maîtrise de la joute verbale avec la jeune femme. Si elle ne l’aimait pas auparavant, ça n’allait surement pas être cette conversation qui allait aider le jeune homme à entrer dans ses bonnes grâces. Tout ce qui sortait de la bouche d’Adrienne était peu sympathique à l’égard du poufsouffle. Mais rien ne semblait l’atteindre. C’était sans doute le problème. Comment forcer quelqu’un à entrer dans le droit chemin sans avoir aucun moyen de pression, sans pouvoir le vexer, ou lui faire peur, sans avoir aucun contrôle ? Elle reprit la parole pour lui faire part de son étonnement face à son comportement. Elle ne le comprenait pas. Ni lui, ni ses actes, ni ses pensées. Elle le trouvait indécent et indiscret, incapable de taire ses envies guidés par ce qu’il avait entre les jambes ? Pourquoi agissait-il de cette manière ? Elle n’était sans doute pas la seule à se poser cette question.

– J’savais pas qu’être relou était une qualité des Serpentard par contre.

Commença-t-il avec un sourire au coin. Oui parce qu’elle était sacrément rabat-joie celle-ci, on ne pouvait pas se mentir.

– Ce penchant violent ? A t’entendre, on pourrait croire que tu parles d’un péché. Les gosses pigent rien, t’en fait pas pour eux. Si ça te dérange tant que ça, évite de me croiser dans les couloirs. Problème résolu. Et pour ce qui est de Judith, crois-moi qu’elle passait de bons moments avec moi.

*Ego surdimensionné on.*

– Si t’acceptes de venir à l’une de mes fêtes, j’arrête de parler de ma teub devant les premières années. Deal ?

Ne jamais perdre le nord.

Quel idiot, quel clown, quel ego. Tibus Tagel ou le roi des imbéciles. Parce qu’il fallait quand même l’avouer, il n’avait pas été très fin pour le coup. Surtout qu’il s’était fait prendre la main dans le sac par la préfète des serpentard. Maintenant qu’elle était devant lui à lui parler, il allait devoir assumer. Ou pas. Tib était un homme, un mâle, avec une estime de soi un peu trop grande pour son propre bien. Evidemment qu’elle n’avait pas tout à fait tort sur toute la ligne. Il ne pouvait nier qu’il était indécent, et qu’il pouvait se montrer plus discret. Mais allait-il l’avouer à la jeune femme. Oh non, jamais, il ne voulait pas lui donner ce plaisir, et il ne voulait pas non plus mettre à mal sa fameuse réputation qu’il se devait de conserver. Alors il faisait le clown, comme il en avait tellement l’habitude. Balançant quelques petites phrases à double-sens dont il avait le secret, en parlant crument, et en proposant même à la demoiselle un petit jeu de drague. Au fond d’elle, Adrienne devait surement savoir qu’elle perdait son temps ave un garçon aussi têtu que lui. Mais elle non plus ne voulait rien lâcher. Elle aussi avait une réputation à tenir et un égo à satisfaire. Entre les deux, il s’agissait d’un duel pour le pouvoir. Le pouvoir que chacun désirait, et qu’aucun n’était prêt à lâcher aussi facilement. Dire que cette conversation aurait pu être emballé et pesé en cinq minutes top chrono s’ils avaient décidés de lâcher l’affaire tout les deux. Ils auraient déjà pu retourner à leurs occupations respectives. Mais non. Tibus ne se faisait pas que du bien à tenir tête de la sorte à une préfète. Acte stupide de sa part puisque techniquement elle possédait beaucoup plus de pouvoirs que lui. Elle pouvait le dénoncer à sa guise aux professeurs de Poudlard et lui attirer de sérieux problèmes si elle le souhaitait. Mais Tib ne semblait même pas avoir peur d’une quelconque sanction. Fidèle à lui-même jusqu’au bout, tournant tout en dérision, et cherchant encore et toujours à provoquer son interlocutrice.

– Je te crois sur parole, princesse. Cette haine dans tes yeux m’émoustille, si tu savais, c’est ni de ta faute ni de la mienne pour le coup. Ah je suis sûre que si tu me donnais le bénéfice du doute, tu pourrais me kiffer au fond.

Lança le jeune homme qui ne semblait visiblement pas en avoir fini avec la provocation. Oui elle ne l’aimait pas, et alors ? Etrangement, Tibus trouvait toujours quelque chose d’intéressant en les gens qui le détestaient ouvertement. Il avait prononcé sa dernière phrase presque sur un ton de défi. Il la cherchait clairement. Mais qu’allait répondre son égo ? Allait-elle lui renvoyer une petite pique cinglante par esprit de contradiction, ou pouvait-elle se prendre au jeu pour le surprendre et lui faire fermer son clapet pour une fois. Tibus penchait plutôt pour la première solution. Il pensait qu’elle l’enverrait bouler immédiatement.

Mais comme la jeune femme était revenue sur son penchant ‘violent’ selon elle, il ne pouvait pas s’empêcher de répondre. Elle pouvait quand même être sacrément relou quand elle s’y mettait. Mais c’était un trait de sa personnalité, et de son charme également, nous dirons. Il en profita pour lancer un pique général sur la maison de son interlocutrice avant de finalement la laisser parler. Il la trouvait coincé, elle le trouvait vulgaire. Au moins, ils semblaient tous les deux avoir un avis réellement tranché sur l’autre. Pour autant, dans sa réponse, la demoiselle lui précisa tout de même qu’elle n’était pas prude comme la plupart des ados de leur âge. Tibus tiqua. Voilà une information qui l’intéressait fortement. Ainsi, la grande Adrienne n’était pas une vierge effarouché qui ne laissait personne entrer dans son espace privé. Il afficha un petit sourire en coin. A cause de ces pensées, il zappa une partie du discours de la jeune femme et n’entendit que les dernières questions qui semblaient être rhétorique.

– La princesse des glaces aurait donc ouvert son lit à quelqu’un ? Tu sais que tu commences à devenir intéressante Adri. Franchement, je paierais cher pour avoir le nom du mec qui t’a sauté. Oups pardonne mon langage.

Tibus se rendit quand même compte qu’il était peut-être temps de calmer les choses avec la demoiselle. Après tout, il ne voulait pas qu’elle le prenne tellement en grippe qu’elle lui casse tous ses futurs coups.

– Tu as raisons. Les gosses sont précoces maintenant. A l’avenir, je surveillerais mon langage si je vois des mini-portions dans les parages. Satisfaite ?

Demanda-t-il avec un petit sourire. Il faisait tout de même un pas vers elle, en mettant sa fierté de côté, et en reconnaissant une toute partie de ses torts. Et puis après tout, c’était bien ce qu’elle voulait au fond. Oublié le deal. Surtout lorsqu’il entendit ce qu’elle pourrait faire à sa teub si elle s’en donnait les moyens. Sérieusement, la couper ? la faire disparaitre ? Elle était douée, et elle jouait dans la cours des grands. Tib n’était pas assez cultivé pour savoir qu’une telle potion n’existait pas. Il valait mieux ne pas prendre de risques, surtout quand il s’agissait de son précieux instrument. Il en avait besoin, et surtout y était terriblement attaché.

– Babe, me fais pas ça à moi. J’ai compris la leçon. Sérieux une potion comme ça, ça existe vraiment ? J’ai une question, hyper sérieuse, du coup. Si t’es capable de faire disparaître une teub, tu serais capable de faire apparaître une anatomie féminine ?

*C’est pas possible d’être aussi con.*

Ah Tibus on ne l’arrêtait donc jamais, et aujourd’hui c’était la préfète des serpentard qui en faisait les frais. En même temps, c’était légèrement de sa faute. Si la demoiselle ne s’était pas incrustée dans sa tentative de drague, elle aurait pu continuer son après-midi tranquillement. Mais non. D’ailleurs Tibus avait cette sale habitude de toujours vouloir répondre aux attaques. Il n’était pas méchant et prenait tout à la rigolade, mais il avait quand même une grande bouche, et ne savait pas quand il devait se la fermer. Pour Adrienne, Tib était un goujat, un mec vulgaire qui ne méritait clairement pas toute l’attention qu’il recevait. Et lui entendre tout ça, ça le faisait sourire, bien évidemment. Curieux, le poufsouffle voulait la pousser un peu histoire de voir si elle était réellement cette prude qu’elle laissait sous-entendre. Et apparemment pas tant que ça. Intéressant. Elle n’aurait jamais du lui dire cela, car maintenant le septième année voulait clairement en savoir plus. A qui avait-elle bien pu avoir ouvert son lit ? Felix, le préfet des serpentard et son camarade de classe ? Ou pire, Cab son meilleur poto ? En attendant, il comprit qu’il devait peut-être calmer le jeu avec la demoiselle s’il ne voulait pas se faire tuer, ou se faire enlever des points inutilement. Alors il lui donna raison et lui promit qu’il surveillerait son langage la prochaine fois s’il y avait des demi-portions dans les parages. S’il n’y en avait pas, il ne se reprendrait pas. Il ne fallait quand même pas pousser mémé dans les orties, hein. Il voulait bien faire des efforts mais pas trop non plus. De toute façon, le naturel reviendrait très vite. Bon au moins elle était satisfaite de le voir reconnaître quelques uns de ses torts. S’il pouvait lui faire plaisir avec si peu, pourquoi pas. Elle en était d’ailleurs très surprise, lui demandant même s’il n’était pas malade, ce qui fit doucement rire le jeune homme.

– T’inquiète pas pour moi Adri. Tu viendrais t’occuper de moi si j’étais malade ?

Non il ne pouvait pas en manquer une, surtout quand elle lui lançait des perches. Il n’avait d’autre choix que de les saisir. Tibus crut d’ailleurs halluciné lorsqu’il vit un espèce de sourire sur le visage de la princesse des glaces. Etait-elle donc en train de se détendre en sa compagnie ? C’était bien une première ça aussi. Mais voilà qu’elle le menaçait de trouver une potion pour lui faire disparaitre son meilleur pote. Hum. Franchement, il n’avait pas la moindre idée si ça existait ou pas, mais il ne voulait pas réellement courir le risque. Il lui demanda. Mais évidemment, le cerveau un peu tordu de Tibus avait une autre idée en tête maintenant : pouvait-elle faire apparaitre une anatomie féminine. PENSEES CENSUREES. Elle n’avait pas compris l’allusion de Tibus, ce qui le fit pouffer de rire. Non il n’allait surement pas lui expliquer. Sinon elle allait surement finir par le tuer dans ce petit couloir désert. De toute façon, la préfète semblait en avoir marre de le voir dans son champ de vision, il lui faisait perdre son temps, selon ses dires. Très bien. Tibus avait bien l’intention de retourner à ses petits plans dragues de toute manière. Puis lui aussi perdait son temps avec elle comme il savait bien qu’il avait zéro chance de la mettre dans son lit.

– Retourne donc à tes petites activités Adri. On se verra vite de toute façon.

Dit-il avec un clin d’œil avant de reprendre son chemin, et de quitter ce couloir. Il avait bien l’intention de retrouver son meilleur pote maintenant, et de profiter enfin de cette fin d’après-midi.