Twinkle twinkle little star. Point me to the nearest bar. w/Tibus

– Non mais je te jure, elle est ptê’t moche mais son cul c’est de l’art.
– Je sais pas je suis pas sûr de pouvoir me taper un thon quand même.
– T’es ouf’ son cul c’est du De Vinci.
– Tu veux parler du Da Vinci Code ?
– Nan abruti.

Encore une discussion toujours très philosophique entre les deux copains de toujours Tibus et Caleb. Les deux adolescents se trouvaient dans le fond du parc en train de fumer.. Ils étaient installés là-bas depuis moins d’une heure lorsqu’ils virent arriver la Grosse Sarah, essoufflé, les joues rouges et en sueur. Franchement c’était vraiment un spectacle immonde à voir. A défaut d’être sexy, elle fut néanmoins très utile puisqu’elle rappela à Tib qu’il avait rendez-vous avec la meuf plutôt bonne de Serpentard Ali-jesaisplusquoi. Ouais en fait ils devaient faire un devoir de groupe. Et mince, au lieu de s’amuser donc et Tib allait devoir bosser un peu avant l’heure du repas. Franchement, ce n’était sans doute pas la chose qu’il attendait le plus. Mais tant pis. Les prochaines heures fut donc longues et laborieuses. La personne avec qui il bossait en binôme avait envie de s’arracher les cheveux devant l’attitude nonchalante du poufsouffle. Le Poufsouffle n’était pas un mauvais élève. Au contraire, il arrivait à avoir des notes assez moyennes mais jamais dans la médiocrité (ou presque). Il avait souvent juste simplement la flemme de bosser, de se mettre au travail, surtout si on ne le poussait pas très sérieusement.

Après quelques heures donc, ce fut l’heure d’arrêter de bosser, et de rejoindre la Grande Salle pour manger. S’il y avait bien quelqu’un qui ne passait jamais sur un repas, c’était bien Tibus. Il aimait bien trop manger pour cela. A chaque fois qu’il avait une assiette sous le nez, il s’empiffrait comme s’il n’avait pas eu à manger depuis trois semaines. Mais alors que les discussions allaient bon train à la table des jaunes et noirs, Tibus avait les yeux rivés vers la table des serpentards pour essayer d’apercevoir Judith. Quand il posa enfin les yeux sur son ex-petite-amie, il remarqua qu’elle lisait un bout de parchemin. Elle n’avait pas l’air en grande forme. Le batteur continua son repas tout en jetant quelques coups d’œil. L’instant d’après, Judith avait disparu. Etrange cette histoire. Bon, Tibus prit quand même le temps de finir son assiette (bah oui, ça se fait pas de gaspiller, non mais.) Quand son repas fut fini, il envoya la Grosse Sarah à la table des Serpentard pour avoir des informations sur l’endroit où se trouvait désormais Juju. Pas un mot, pas d’infos, simplement le fait qu’elle avait quitté la table après avoir reçu cette fameuse lettre. Il ordonna à la grosse Sarah de fouiller Poudlard. Quant à lui, il irait faire un tour à Pré-au-Lard. Si elle la trouvait avant lui, elle devrait lui envoyer un hibou immédiatement avec un petit rapport. Tibus s’inquiétait quand même un peu pour elle. Et il commença donc à faire les quelques boutiques du village sorcier.

*Elle ne va pas être là-dedans quand même …*

Il avait fait chaque endroit, sauf un bar : la Tête de Sanglier. A vrai dire, il avait gardé celui-ci pour la fin parce qu’il doutait franchement qu’une fille aussi classe que Judith veuille pénétrer dans un endroit comme celui-ci. Mais il fallait mieux être sûr. Alors le garçon poussa la grande porte en bois rouillé, et pénétra dans le bar sombre. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il aperçût la chevelure rousse de sa camarade. Bon au moins, il était rassuré de savoir qu’il l’avait enfin retrouvé. Après tout, cela faisait un moment qu’il la cherchait maintenant. Tibus fit un signe au barman pour avoir lui aussi un verre, alors qu’il arrivait dans le dos de son ex. Il s’appuya sur le bar avant de la regarder un peu. Visiblement, elle n’en était pas à son premier verre.

– Je suis tellement blessé, je pensais que toutes les filles venaient toquer à ma porte quand elles rentraient dans une phase de déprime. Y parait que le sexe est un meilleur remède que l’alcool.

Balança le jeune homme avec un sourire. Une petite blague histoire de détendre l’atmosphère, et peut-être de voir un faible sourire sur le visage de son ex. Reprenant une voix beaucoup plus sérieuse, il finit tout de même pour lui demander.

– Qu’est-ce qui se passe Juju ?

Il ne faisait pas semblant, et était sincère. Ce n’était ni une façade, ni une fausse question. Il voulait réellement savoir ce qui se passait dans sa vie, mais surtout ce qui l’avait conduit à vouloir se saouler toute seule dans un bar miteux …

A peine avait-il vu la chevelure rousse de son ex-petite-amie que Tibus l’avait déjà rejointe au bar. Après un long moment à la chercher, il voulait évidemment s’assurer qu’elle allait bien, et n’avait donc pas l’intention de tourner immédiatement les talons. Mais comme le poufsouffle est toujours fidèle à lui-même, il enclencha la discussion avec une petite allusion à une partie de jambe en l’air avec lui. La base en soit. Après tout, il y avait un peu de vérité dans ces paroles. Généralement, les jeunes femmes désespérées étaient plus enclines à finir dans son lit. Il voulait la faire sourire, il voulait qu’elle enterre cette moue de tristesse sur son visage. Il n’y avait rien de mieux que l’humour pour se faire, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il crut apercevoir un léger sourire apparaître sur les lèvres de la jeune femme. Sourire qui aurait pu tout aussi bien être un mirage puisqu’il avait disparu tout aussi rapidement. Après une gorgée, elle finit par rompre le silence tout en démentant le fait qu’elle déprimait. Comme pour garder la face, comme par fierté, comme on lui avait sans doute appris pendant son enfance. Mais Tibus n’était pas stupide. D’ailleurs quiconque aurait pu remarquer la détresse sur le visage de la serpentard. Elle n’allait pas bien, et peu importe l’excuse qu’elle se trouverait, ses yeux la trahiraient sur les vrais sentiments qui parcouraient tout son être. Tibus attrapa son verre à son tour. Celui que le bartender venait tout juste de lui amené. Il laissa glisser le liquide dans sa gorge. Une gorgée puis deux. Qu’est-ce qu’il pouvait aimer ce genre de boisson … Judith reprit la parole quelques secondes après pour le notifier qu’elle préférait définitivement l’alcool. Sa remarque fit sourire Tibus. Pour une fois son ton ne semblait pas être cassant. Elle ne voulait pas le rabaisser une fois de plus. Elle s’amusait simplement de lui, avec l’aide de mots. Bien trouvé. Tib aimait bien ce genre de pique sarcastique.

– Outch. 1 points pour Yaxley. Il semblerait que sexe ou non, tu vas être coincé avec une pipelette cette aprem'.

Lança-t-il le sourire au coin des lèvres. Oui parce que tout compte fait, il n’avait pas réellement l’intention de partir immédiatement. Il n’était pas un monstre. Et il n’avait certainement pas envie d’abandonner Judith avant de s’assurer qu’elle aille bien. Le poufsouffle se risqua finalement à lui demander ce qui se passer. Sa présence dans un bar malfamé n’était pas anodine. Si elle était venue ici, seule, pour boire, il y avait forcément une raison. Lui, voulait savoir laquelle. Le regard plein d’interrogations, il attendit que son ex veuille bien lui répondre. Il croisa son regard l’espace d’une seconde ou deux, avant que le regard de la rouquine ne se repose une fois de plus sur le liquide ambré de son verre. Elle ne le regarda pas lorsqu’elle reprit la parole, lui annonçant simplement qu’elle ne lui appartiendrait plus pour longtemps. On pouvait voir l’incompréhension dans le regard du septième année. Bon premièrement parce que selon leur dernière conversation dans l’un des couloirs de l’école, elle n’était pas sa priorité et ne le serait plus jamais. Mais ce n’était peut-être pas le genre de chose qu’il fallait rappeler désormais. Deuxièmement, elle disait cette phrase avec détachement, avec ironie, ce qui forcément ne rassurait pas le moins du monde Tibus. Que voulait-elle donc entendre par là ? Suite à cela, elle lui tendit une lettre. Le garçon la regarde. Dans ses yeux on pourrait presque déceler une pointe de peur. Il déplia le bout de parchemin. En même temps que sa lecture, les mots de Judith résonnait dans ses oreilles, récitant parfaitement les mots durement écrit sur le papier. Mais une seule lecture ne fut pas suffisante, et Tibus recommença. Comme s’il ne comprenait pas, ou qu’il ne voulait pas comprendre. Ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas l’être. Et pourtant … Comment réagir face à une telle annonce ? Ce fut Judith qui le sortit une nouvelle fois de sa lecture. Il tourne son regard vers elle. Comme s’il la regardait sans la voir, comme totalement perdu dans ses pensées. Son visage avait changé. Si au début de la conversation, il semblait léger et souriant, ce n’était désormais définitivement plus le cas. Il referma doucement son poing sur le parchemin, ce qui le chiffonna par la même occasion. La jeune femme avait cogné son poing sur le bar. Et Tibus se retenait surement intérieurement de faire de même.

– Mais c’est une putain de blague cette histoire.

Ce fut les premiers mots qui sortirent de sa bouche. Tellement de pensées et de sentiments différents traversaient son propre esprit à ce moment précis qu’il ne savait pas réellement quoi dire ou quoi faire. Comme s’il avait perdu cette assurance qui le caractérisait si bien. Judith ne pouvait pas se retrouver fiancée à quelqu’un, ce n’était juste pas possible. Impossible à assimiler pour Tibus, pour le garçon qui repoussait chaque mâle qui s’approchait un peu trop près de la rouquine. Tibus se tourna finalement vers le bartender pour lui réclamer deux autres verres. Ils allaient surement avoir besoin d’un peu, beaucoup, d’alcool ce soir, surtout après une nouvelle comme celle-ci.

– Qu’est ce qu’on fait ?

Demanda finalement le jeune homme en plongeant son regard dans celui de Judith. Etrange choix de moi. Il n’avait pas réfléchi et avait simplement posé une question. Et pourtant, il était intéressant de noter qu’il ne lui avait pas demandé ce qu’elle allait faire avec cette histoire, mais qu’il s’était naturellement inclus dedans.

– On se bourre la gueule et on s’enfuit loin d’ici, ou on se bourre la gueule et on trouve un super-plan-de-la-mort-qui-tue pour empêcher tout ça, ou on se bourre la gueule et on va sonner au manoir Yaxley ?

Lança-t-il finalement, un faible sourire au coin des lèvres. Cette situation le dépassait totalement, et il n’avait pas la moindre idée de comment arranger tout cela.

Vu que son ex-petite-amie enchaine les boissons, il aurait été très malpoli de sa part de la laisser boire toute seule et en paix. Alors autant la joindre. Puis Tibus ne disait jamais non, généralement, à une boisson alcoolisé. Bien au contraire. A peine arrivée, Judith l’avait évidemment piqué avec des petites phrases sarcastiques dont elle seule avait le secret. Si le poufsouffle avait beaucoup de défaut, il avait tout de même une qualité qui lui était utile avec la serpentard. Il n’était pas le genre de personne à se vexer facilement et n’était pas rancunier. Le garçon pouvait s’en recevoir beaucoup en pleine figure avant de prendre la mouche. Mais même si la moutarde lui montait au nez, sa colère envers la personne responsable de ses maux ne durait jamais longtemps. Comme quoi il n’était pas si terrible que cela, caché derrière toute cette vulgarité et son non savoir-vivre. Il aimait bien cette joute verbale avec la rouquine. Il fallait dire qu’elle était plutôt douée dans ce genre de jeu. Elle savait réfléchir vite et rebondir sur chacune de ses paroles, ne voulant probablement pas perdre la face et garder le pouvoir. Le ton moqueur de la jeune femme ravive le sourire sur les lèvres du jaune et noir. Au moins, voilà une conversation qui ne commence pas par des hurlements. C’était un grand avancement par rapport à leur dernière conversation. En matière de points, Tibus devait admettre que s’ils faisaient réellement un compte, il ne risquait pas de gagner, bien au contraire. Elle était plus douée que lui pour cela, ce n’était pas une surprise. Tant pis pour elle, de toute façon elle allait désormais être coincée avec lui toute l’aprem. Et c’était évidemment non négociable pour le coup. Il n’avait pas la moindre intention de partir maintenant.

– Ca dépend comment on compte ça. Si je gagnais un point à chaque petit moment de plaisir que je t’ai procuré, la partie serait déjà finie, emballé, pesé.

Lança-t-il en rigolant. Fidèle à lui-même, ne se lassant jamais de tout ramener au sexe. Mais bien sûr, il parlait sur un ton léger. Cela n’était pas fait pour l’énerver, simplement pour essayer de lui redonner le sourire à coups de petites remarques stupides et marrantes. Du moins de son point de vue.

– Han me brise pas le cœur une seconde fois Juju, je suis sûre que tu es contente que je sois venu te retrouver pour te coller un peu.

Dit-il un sourire malicieux sur les lèvres. Oui il était confiant, mais il avait aussi beaucoup d’autodérision. Il ne prenait pas réellement la vie au sérieux. Du moins pas souvent. Il aimait rigoler, voilà tout. Evidemment il avait compris qu’elle avait fait une allusion à leur dernière dispute. Mais après tout, elle devait savoir depuis le temps qu’il lui fallait bien plus que quelques hurlements pour qu’il lâche totalement l’affaire.

Pour autant, la conversation ne resta pas si longtemps légère. En effet, la serpentard lui tendit une lettre pour qu’il comprenne enfin ce qui avait poussé la jeune femme à s’éloigner de la masse d’étudiant à poudlard. Plus il lisait ce bout de parchemin, moins il comprenait. Ne venant pas d’une famille de Sang-Pur, Tibus n’avait jamais eu ce genre de préoccupations. Devoir se marier de force à quelqu’un ? Non. Enfin pourquoi pas, il s’en foutait au fond de ce que faisait les autres. Mais pas Judith, elle ne pouvait pas se marier avec un mec à la fin de l’année, ce n’était absolument pas possible, ni acceptable. Sa première réaction fut de qualifier toute cette situation de blague. Comme pour la rassurer. Comme pour SE rassurer. Mais Judith confirma. Qu’allaient-ils donc faire ? Judith tiqua au mot « on ». Elle ne s’attendait visiblement pas à cette inclusion du poufsouffle dans ses problèmes. Tibus ne s’en était même pas rendu compte avant qu’elle ne lui fasse elle-même remarqué. Rien faire ? Non.

– On va attendre les bras croisés que tes parents te choisissent un bouffon qui aura pour unique but de t’engrosser ? Euuuuuuuuuh nan.

Balança le jeune honte, non sans une pointe d’ironie dans son ton. Tibus n’était pas réellement le genre de personne à ne rien faire. Après tout pour repousser les autres mâles, il agissait en permanence, souvent dans l’ombre. Face à une telle nouvelle, il ne pouvait pas ne rien faire. C’était au dessus de ses forces. Peut-être qu’il avait besoin lui-même de retourner sur un ton plus léger pour comprendre, pour essayer de réfléchir à une solution. Alors il lui proposa différentes actions qu’ils pouvaient mener. Fuir, elle ne pouvait pas sans sa petite sœur. Sonner chez ses parents ? Apparemment papa Yaxley n’était pas aussi accueillant que son papa à lui. Et puis chercher un plan ? Compliqué, voir même impossible selon la jeune femme. Se bourrer la gueule semblait être la meilleure solution pour le moment.

– Je suis sûr que ton papounet m’aimerait trop, princesse. Alors soit, bourrons nous la gueule, c’est toujours une bonne solution après tout.

Annonça le jeune homme avec un léger sourire.

– Au pire, si on peut pas les empêcher de chercher, je pourrais toujours te kidnapper le jour de ton mariage, avant que tu t’avances vers l’hôtel. Ca serait classe et dangereux, un vrai film d’aventure.

Evidemment, Tibus était toujours présent pour proposer des solutions loufoques et totalement folle qui lui correspondaient bien. Le jeune homme attrapa son verre et le finit d’une seule traite. Judith commençait à être bien alcoolisée, et il n’allait pas la laisser prendre trop d’avance dans son enivrement.

– Et puis avec un peu de chance, si tu bois un peu trop, tu redescendras à nouveau tes critères de sélection, et j’te montrerais à quel point je me suis amélioré dans un certain sport …

Petit clin d’œil, et petit sourire coquin et malicieux. Qu’il était bête ce gamin. Mais bête et attachant, n’est-ce pas ?

Alors que Tibus essayer de gagner cette joute verbale, son ex-petite-amie ne lui en laissait pas vraiment l’occasion. Il faut dire qu’elle était bien plus douée que lui dans la matière. Evidemment le poufsouffle avait essayé de ramener cette histoire de points à ses prouesses sexuelles. Chose à laquelle Judith avait répondu qu’elle aurait surement gagné. Les filles avaient beaucoup plus de facilités que les garçons à simuler. Hum. Elle avait raison. Tibus n’était pas réellement susceptible. Et puis il avait drôlement confiance en lui, et en ses performances. Ce n’était surement pas à l’aide d’une petite pique que son estime de lui-même allait redescendre. Bien au contraire. Il prenait cela avec le sourire, impressionné par la répartie dont la jeune femme pouvait faire preuve. Elle s’amusait de lui, et visiblement y prenait beaucoup de plaisir. Dans un sens, c’était une bonne chose, ce petit jeu de chiens et chats semblait lui redonner quelque peu le sourire. Et quoi qu’il se passe dans sa vie en ce moment, elle avait surement besoin d’une petite conversation légère pour faire disparaitre légèrement la pression qu’elle avait sur les épaules. D’ailleurs elle rajouta qu’elle ne lui dirait jamais si elle avait vraiment simulé ou non. TERRIBLE. Non ce n’était quand même pas possible qu’elle eut déjà simulé avec lui, n’est-ce pas ? Il l’aurait vu si elle n’avait pas pris son pied à chaque fois, non ? Du moins c’était ce qu’il pensait jusqu’à qu’elle vienne semer un petit doute dans son esprit. Elle pouvait réellement être machiavélique quand elle s’y mettait celle-ci.

– Oh, je suis sûre que tu mens, princesse. Je pourrais te transmettre une douce vague de chaleur envoutante rien qu’en te décrivant ce que j’ai envie de te faire.

Lança le jeune homme qui semblait avoir retrouvé son assurance à toute épreuve. Non, il n’allait pas se laisser douter aussi facilement. Il était sûr de lui. Et puis, il avait été quelques mois avec la jolie jeune femme, il pensait connaître assez son corps pour savoir ce qui pouvait lui provoquer quelques frissons.

– Non enfin, tu rigoles hein ? T’as jamais simulé un orgasme pour que j’te foute la paix ?

Ah quoi qu’en fait si le petit doute n’avait pas quitté son esprit. Il semblait voulait avoir une petite confirmation de la part de la vert et argent. Juste au cas où évidemment. Par contre pour ce qui était du brisage de cœur, il ne semblait pas être une bonne idée de s’aventurer sur ce terrain là. Pas pour Judith en tout cas, elle lui en voulait surement encore pour comment s’était terminé leur relation. Après tout, il y avait eu beaucoup de non-dits, et leur dernière conversation en tête-à-tête avait démontré qu’il existait encore beaucoup de cicatrices ouvertes entre eux. Tibus ne voulait pas réellement non plus retomber dans une conversation sérieuse à ce sujet. Premièrement, parce qu’il n’avait pas réellement de moyen de se défendre contre les arguments qu’elle avançait. Et deuxièmement, parce qu’il lui serait très compliqué de s’ouvrir et de parler ouvertement de ce qu’il avait ressenti pendant cette période de sa vie. Il était comme cela, il ne laissait rien transparaître et mettait des barrières autour de son cœur. Ce n’était pas forcément bon, mais c’était aussi son moyen de se protéger. Dans tous les cas, cette conversation était surement à éviter, du moins aujourd’hui. La demoiselle lui fit donc remarquer que la seule raison pour laquelle il ne s’était pas pris une deuxième baffe était parce que l’alcool était déjà grandement présent dans son organisme. Dans tout les cas, le commentaire de la jeune femme arracha un petit sourire à Tibus. Il remarquait bien qu’elle avait bu pour le coup.

– Je prends le fait que tu n’ai pas exigé que j’me casse comme une envie irrésistible et incontrôlé d’être en ma compagnie. Et j’ai pas une tête d’huître d’abord … J’me serais plutôt comparé à un morse.

Répondit-il en rigolant. Parce que se moquer de lui-même était chose courante pour Tibus, et qu’il n’avait pas réellement envie de gâcher cette bonne humeur entre eux. Après tout pour une fois que Judith ne lui criait pas dessus, il fallait qu’il en profite, n’est-ce pas ? Mais cette conversation si légère laissa doucement place à une ambiance plus lourde avec la grave annonce de la jeune femme. Ses parents voulaient la marier, et chercher déjà un prétendant pour des fiançailles prochaines. Tibus ne savait pas comment réagir, mais évidemment intérieurement c’était quelque chose qui ne lui plaisait pas du tout. Il fallait absolument trouver une solution pour interrompre ce mariage arrangé. Judith ne pouvait pas épouser quelqu’un. Premièrement, parce qu’elle était encore beaucoup trop jeune pour cela : elle était en sixième année, et n’avait même pas fini ses études à Poudlard. Et deuxièmement, parce que Tibus ne pouvait déjà pas se faire à l’idée qu’elle soit trop proche d’un autre garçon, alors carrément marié ? Non IMPOSSIBLE. Cette idée ne lui plaisait pas du tout. Judith en profita pour plaisanter en lui annonçant qu’elle appellerait son premier né Tibus. Mais même cette petite blague n’allait sans doute pas réussir à lui redonner le sourire aussi facilement. Peut-être essayait-elle de faire passer cette situation avec un peu d’humour, mais il était compliqué pour le garçon de sourire après une telle annonce. C’était comme s’il venait de se recevoir un gros coup de massue sur la tête. Mais alors qu’elle lui explique la situation et lui pose une question, il ne sait quoi répondre.

– Donc quoi ? Ca veut dire que tu te vas te sacrifier à épouser une ordure pour faire plaisir à tout le monde sauf à toi ? C’est pas comme ça que ça devrait marcher.

Répondit le jeune homme. Ce n’était pas contre Judith qu’il était énervé évidemment mais contre cette situation. Pourquoi était-ce aussi injuste ? Pourquoi être forcé à épouser quelqu’un à un si jeune âge sans pouvoir émettre le moindre véto ? Tibus essayait de trouver des solutions. Et quand il entendit la jeune femme parler de son paternel, il usa un peu d’humour comme quoi le type pourrait surement bien l’aimer. Ce qui ne serait évidemment pas le cas.

– Il ne t’a pas atteint non plus, Juju.

Répondit-il du tac au tac comme si c’était la première chose qui lui était venue à l’esprit en entendant la jeune femme parler de sa famille. Elle n’en avait pas une facile. D’ailleurs, c’était en entendant ce genre d’histoire que Tibus se rendait compte qu’il avait quand même de la chance avec la sienne. Et Tibus continua dans sa réflexion. Peut-être que s’ils ne trouvaient pas de solution pour arrêter ces fiançailles, il pourrait toujours trouver un plan pour la kidnapper le jour de son mariage juste avant qu’elle se dirige à l’autel. Ce serait une vraie aventure pour le coup. Pour répondre à ses propres paroles, Judith utilisa l’humour. Surement plus facile de se cacher derrière l’ironie devant une situation impossible à contrôler ou à changer.

– T’inquiète j’ai pas l’intention d’avoir une tripotée de gosses. Ni même de femme donc tu n’as pas de soucis à faire de ce côté-là. Pas besoin de jouer les tantes cinglées. Après si tu veux absolument un rôle : la soubrette sexy qui nettoie la maison en faisant quelques extras … Ca peut être grave cool !

Lança le jeune homme en rigolant. Lui aussi était doué pour l’humour … et pour les réflexions sexuelles, évidemment.

– Tu sais que Cab, c’est le cerveau de notre duo en vrai ? Sérieusement, si tu veux que je le répète à personne, je ne dirais rien, c’est promis.

Alors qu’ils continuaient tous les deux d’accumuler les verres, Tibus décida de tenter sa chance en laissant entendre à la jeune femme qu’il aurait peut-être toutes ses chances de lui montrer comment il était toujours doué dans un certain sport. Il s’était même amélioré depuis maintenant deux ans. Et puis quelle belle occasion. Mais Judith allait évidemment détruire tout petit espoir qu’il pouvait bien avoir en lui déclarant qu’il n’avait pas la moindre chance qu’elle lui ouvre son lit pour ce soir. Elle venait de lui répondre d’un air sérieux, comme pour bien lui faire comprendre.

– Range tes griffes, tigresse, je tâtais juste le terrain. Au cas ou. Faudrait pas que je passe à côté d’une occasion en or, hein.

Répondit-il avec un sourire.

L’assurance de Tibus semblait être sa meilleure arme envers et contre tous. Pour lui, cela était évidemment une qualité. Il avait confiance en lui, savait se défendre contre beaucoup d’attaques (et croyez moi, il en recevait assez souvent), et s’amusait toujours face à quelqu’un cherchant à le déstabiliser. Pour certains, cette assurance faisait ressortir beaucoup d’agacement. On le qualifiait de prétentieux, d’orgueilleux. Ce n’était pas forcément le cas (pas tout le temps en tout cas) mais au moins, il ne tirait pas la tête à chaque fois que quelqu’un le critiquait. Sinon il aurait surement passé son année scolaire à le faire. Face à Judith, il ne perdait pas la face et prenait chacune de ses petites piques comme un compliment avant de rebondir dessus à son tour pour reprendre le dessus. Elle essayait de le déstabiliser ou peut-être même de faire disparaître ce petit sourire suffisant insupportable de son visage, mais pour le moment, cela ne semblait pas réellement atteindre le poufsouffle. Au contraire, il avait l’air d’être plutôt amusé par la situation. Elle critiquait ses prouesses sexuelles ? Pas de problèmes. Ou du moins, c’était ce qu’il laissait transparaître. En soit, il ne devait pas être si terrible que cela, il avait déjà assez vu passé dans son lit des filles pour savoir qu’il était doué dans ce sport. Mais pourtant entendre cela de la bouche de Judith avait visiblement fait travailler ces deux petits neurones. Peut-être avait-il su donner aux autres quelque chose qu’il n’avait pas su donné à Judith.

– Naaaan, je mets les formes avec toi. J’utilise beaucoup plus d’imagination et de créativité, tu devrais te sentir spéciale.

Annonça-t-il dans un premier temps avec un petit sourire coquin au coin des lèvres. Les phrases de dragueur... on ne pouvait pas se mentir, Tibus en avait beaucoup pour en sortir à chaque fille au potentiel de finir dans son lit. Il ne pouvait pas s’en cacher. De toute façon, Judith savait comment il était. Tibus était quelqu’un de dragueur et de joueur. Il aimait la chasse, il aimait la difficulté (même s’il ne disait jamais non à la facilité quand même). Le jeu de séduction était sans doute l’une des choses qu’il appréciait le plus. Essayer de draguer une fille et voir comment et en combien de temps il arriverait à la faire craquer. Bon il adorait particulièrement la finition aussi. Tout Poudlard savait à quel point il était porté sur la chose, et qu’il était difficilement satisfait avec une seule jeune femme. Après tout, ce n’était pas pour rien s’il n’était jamais engagé dans une relation ‘sérieuse’. Judith avait été sa seule petite amie. Et cela pouvait être expliqué par diverses raisons, notamment celle-ci. Tibus finit par poser la question, comme si elle avait quand même réussi à mettre un petit coup dans son assurance. Il avait besoin de se rassurer, et d’entendre la vérité dans la bouche de la jeune femme (évidemment une seule vérité était acceptable). Un petit sourire s’affiche sur le visage de la serpentard tandis qu’elle le traite d’expert. Perplexe, le jeune homme attend une réelle réponse. Qu’elle finit par lui donner tout en lui tapotant la tête comme un enfant.

– Mes milliers de conquêtes ? Toujours dans l’exagération à ce que je vois, princesse. Avec les autres, j’ai pas ce problème, je connais mes talents. Mais avec toi … Tu sais, j’ai pris de l’expérience depuis, tu m’as pris à mon niveau de débutant.

Lança le jeune homme en souriant, visiblement la confiance en lui bien retrouvé.

– Plus de rumeurs d’MST, sois tranquille, c’est promis.

Répondit-il finalement. Tibus était quelqu’un de créatif et d’imaginatif. Alors clairement, il ne réutiliserait surement pas cette histoire une deuxième fois. Bien que terriblement efficace, elle ne faisait pas partie de ses meilleures, il devait quand même se l’admettre à lui-même. Loin d’être bête, le poufsouffle avait promis de ne plus lancer des rumeurs de ce genre, tout en évitant de promettre qu’il n’agirait plus de la sorte à l’avenir. Parce qu’il se doutait que si un mec courrait encore après son ex, il allait surement avoir envie d’intervenir.

Quoi qu’elle puisse dire, Tibus savait qu’elle ne voulait pas qu’il s’en aille et qu’il la laisse seule dans ce bar miteux. Du moins, c’était l’avis qu’il s’était fait. Il pensait clairement que sa compagnie serait meilleure que la solitude. Etrangement, peut-être à cause de l’alcool, l’atmosphère était légère, et semblait être tellement meilleure que d’habitude. Ils ne se criaient pas dessus (et en soit, cela était déjà un exploit), ils ne s’insultaient pas (ou du moins pas pour blesser l’autre sérieusement). Ils auraient pu passer un très bon moment finalement. Elle venait d’ailleurs de lui faire une blague sur son physique. Chose à laquelle Tibus répondit en optant pour l’autodérision. Ce qui était bien avec lui c’était le fait qu’il était dur à vexer.

– Ouais gros truc qui prend de la place et qui passe pas inaperçu j’avoue. Les mêmes bruits sérieux ? Quoi qu’t’a peut-être pas tord, j’fais des bruits chelou des fois. On peut pas être tous aussi sexy que toi pendant l’acte, Juju.

Répondit-il pas vexé pour un sou par ce qu’elle venait de lui dire. Mais cette ambiance légère allait vite faire place à une atmosphère beaucoup plus lourde quand Tibus apprit enfin la raison de sa venue de son bar, et son mariage prochain avec un inconnu sang-pur. Le poufsouffle ne comprenait pas, et avait du mal à garder son calme face à cette situation. INJUSTICE. Oui il ressentait tout cela comme de l’injustice. Judith allait donc être obligé de se sacrifier et se plier à une vie qu’elle ne voulait pas vivre simplement pour deux vieux aux idées extrémistes ? Et quelle solution ils avaient pour contrer cela ? Rien. Nada. Tibus ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre, malgré les explications de Judith, malgré ses arguments pour protéger sa sœur. Elle voulait faire plaisir à tout le monde. Sauf à elle. Et Tibus qui était quelqu’un d’égoïste (oui il faut le dire) ne pouvait pas comprendre une telle manière de penser. Lui, certes, n’avait jamais eu la pression du sang, mais généralement il se faisait passer avant quiconque dans ses décisions, ce qui n’était pas le cas de son ex.

– Ca devrait pas se passer comme ça, putain. C’est pas pour ça que les gens se sont battus il y a des années, pour la liberté des sorciers et l’égalité des races ? Pour que toi à seize ans, tu te retrouves fiancé à un mec de force avec une vie de merde à la clé ? Ca me rend tellement fou.

Oui il était énervé. C’était compliqué à assimilé pour lui. Peut-être aurait-il dû se calmer, montrer un visage fort pour Judith. Car elle était au plus mal, elle avait la voix qui tremblait et vivait clairement mal toutes ces révélations. Il aurait pu être un pilier et essayer de la rassurer. Mais Tibus avait le sang chaud quand c’était relié de près ou de loin à Judith, et il avait du mal à se contrôler. Mais il ne voulait pas qu’elle se pense mauvaise. Il ne voulait pas qu’elle se voit de façon déformé. S’il y avait bien quelque chose qui ne la définissait pas pour lui, c’était bien la médiocrité. Alors qu’il lui en faisait part, la jeune femme lui répondit immédiatement qu’il ne la connaissait pas assez pour porter un jugement sur cela. Avant de lui lister les différentes choses qui n’allaient pas chez elle. Tibus n’était pas d’accord avec cela sur elle non plus.

– Je te connais assez pour savoir que tu es quelqu’un de bien. Si les gens creusaient un peu plus au lieu de voir simplement celle que tu veux montrer, il se rendrait compte qu’ils ont à faire à une fille sensible, compréhensible, intéressante, et forte. Si tu laissais les gens entrer Ju’, je t’assure qu’il y aurait plus d’une personne qui serait capable de t’aimer.

Répondit le jeune homme. Et pour autant c’était sans doute l’une des premières fois qu’il voyait la jeune femme se livrer autant sur ce qu’elle ressentait. C’était déstabilisant en quelque sorte, même pour Tibus. Lui qui continuait d’essayer de trouver des solutions pour elle, pour lui, pour l’aider à se sortir de ces fiançailles programmé.

– Avec moi tu auras du sexe de qualité, pense à ça avant de décider de prendre le chemin du sang-pur choisi par tes vieux. Et pas touche à Cab ! J’ai exagéré, il est con comme un balais.

Petite pointe de jalousie et de possessivité en entendant la jeune femme parler de Cab. Même si ce n’est qu’une blague, Tibus pense immédiatement à protéger son territoire. Comme quoi les mauvaises habitudes sont tenaces. Evidemment Tibus ne serait pas Tibus s’il n’essayait pas d’obtenir des faveurs sexuelles. Et face à Judith, il allait évidemment tenter le coup. Après tout, il n’avait rien à perdre, n’est-ce pas ? Mais la jeune femme allait évidemment décliner cette proposition. Elle connaissait le poufsouffle, elle connaissait son jeu, et elle n’avait visiblement pas l’intention de tomber dedans ce soir.

– Ouais une occasion en or, j’aimerais mettre en pratique ce qui se passe quand tu hantes mes rêves érotiques. Réfléchis à la proposition, avant de me lancer un « jamais ».

Petit clin d’œil avec un sourire malicieux, puis il porta un énième verre à ses lèvres. Ils seront beaux tous les deux quand l’heure sonnera de retourner à Poudlard.

Judith avait le chic de toujours vouloir donner tort à son ex-petit-ami Tibus. S’il disait et affirmait quelque chose, vous pouvez être sûr que dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, la princesse des glaces allait aller à l’encontre de ses paroles la minute suivante. Heureusement, le poufsouffle n’était pas quelqu’un de facilement agacé. Du moins, pas en temps normal, en ce qui concernait Juju, c’était une autre histoire. Loin de se vexé des paroles de la jeune femme, il continuait de s’amuser en essayant de répondre tant bien que mal à cette joute verbale. Il faut dire que ça l’amusait beaucoup. Et puis surtout, pour une fois, les deux ex n’étaient pas en train de se faire la guerre. Il fallait bien en profiter un peu. Car avec eux, la tempête n’était jamais très loin. Rien qu’à attendre le doux rire de la rousse, Tibus savait intérieurement qu’il avait réussi à l’amadouer. Rien qu’un petit peu. Elle ne le détestait plus autant qu’à leur dernière interaction. Heureusement. D’ailleurs le petit rigolo de service tentait donc de lui expliquer qu’elle était différente des autres filles, car apparemment avec elle, le jeune homme mettait les formes. Plutôt drôle oui, car si c’était sa définition de mettre les formes, il était dur d’imaginer quand il ne les mettait pas. On ne le changerait pas de sitôt visiblement. Mais c’était peut être ce qui faisait son charme également (ou pas).

– Contente toi de me remercier et d’apprécier la chance que tu as.

Lança le garçon avec un sourire malicieux au coin des lèvres. Car non, il n’était pas stupide au point de continuer sur le sujet. Il savait que parler des autres filles qu’il draguait auprès de Judith n’allait certainement pas aider à conserver cette ambiance si légère et agréable entre eux. Bon, dans sa vie de tous les jours, il n’était pas réellement discret ceci dit. Il n’était pas rare de l’entendre se vanter de ses conquêtes, ou de raconter des histoires rocambolesques à qui voulait bien entendre. Quand il faisait cela, il ne pensait pas à comment pouvait le prendre Judith. Mais passons, à chaque situation, une analyse différente de la part de cette grosse tête vide. La conversation vira sur un sujet tout aussi passionnant pour Tibus : ses exploits sexuels, ou plutôt ses performances. Sa confiance en soi pouvait être vu comme agaçante par pas mal de personne. Mais il avait confiance en lui, surtout quand il s’agissait de parties de jambes en l’air. Et pourtant, Judith trouva une brèche dans cette carapace quand elle remit en cause son excellence. Aurait-elle simulé ? Un doute, simplement quelques secondes, mais assez pour faire jubiler la reine des serpents. Elle devait être tout à fait amusée par cette situation. Heureusement, elle ne le fit pas paniquer trop longtemps, et le rassura sur le sujet. 1000+ conquêtes à son actif, selon Judith. Exagération puissance mille (jalousie peut-être ?) Mais non, il avait beau être un coureur de jupon, il n’y avait pas assez de filles à Poudlard pour que le poufsouffle ait pu réaliser un tel record, malheureusement. Mais le ton jaloux de la jeune femme avait réussi à faire esquiver un petit sourire satisfait sur le coin de ses lèvres.

– Le pouvoir de semer le doute dans mon esprit, ce n’est pas un pouvoir à la portée de n’importe qui. Touché. Oh je suis sûr que je me serais amélioré avec une super partenaire comme toi si tu m’avais pas jeté. Serait-ce une pointe de regret que je discerne dans ta voix ?

Demanda-t-il toujours le sourire aux lèvres. Il aimait bien la taquiner finalement. Et il lui tendait des perches pour qu’elle l’envoie balader comme il faut. Avec une question comme ça, il cherchait le bâton pour se faire battre. Avant même qu’elle n’ait répondu, il savait qu’il allait surement avoir le droit à une petite pique bien méprisante. A croire qu’il aimait se faire envoyer sur les roses par son ex.

Mais la demoiselle retrouva finalement un ton sérieux alors qu’ils en venaient à parler de cette fameuse rumeur qu’il avait lancée sur la rouquine quelques jours auparavant. Il lui promit de ne plus raconter cela. Mais évidemment pas d’arrêter tous ses plans diaboliques pour l’empêcher d’approcher un mec. Contre toute attente, elle lui confia se ficher qu’il éloigne les garçons. Elle ne comprenait simplement pas le fait qu’il s’en prenne directement à elle. Tibus ne savait pas réellement comment se défendre pour le coup. Il n’en avait pas réellement. Après tout, c’était l’une des premières choses à laquelle il avait pensé. Et c’était terriblement efficace aussi, il fallait bien l’avouer. Elle ne voulait plus qu’elle l’implique dedans. Mmmmh, ça allait surement être compliqué à faire. Les mecs étaient des gens chelous.

– J’voulais simplement qu’il ferme son clapet et qu’il évite de t’approcher. Puis, t’étais pas censé apprendre pour cette rumeur. Ca devait se faire en sous-marin, justement pour pas que tu sois en colère ou triste.

*Oh cette excuse pourrie, tu peux faire mieux.*

– J’essaierais d’être plus subtile la prochaine fois, plus classe. Mais je peux pas tabasser un mec, du moins qu’en dernier recours, ce serait con de se faire virer pour ma dernière année.

Ajouta le jeune homme avec un sourire. Il n’avait pas réellement envie que l’ambiance soit de nouveau froide entre eux, surtout que pour le moment tout allait bien. Tibus était content de passer un moment comme ça seul à seul avec Judith. C’était surement la plus longue conversation sans cris depuis qu’ils avaient rompus presque deux ans auparavant. Après quelques rires, pourtant, l’ambiance dégringola à cause d’une révélation de Judith, qui entraina bon nombre de sujets un plus sérieux qu’il n’en avait l’habitude. Cette révélation avait été un choc pour le garçon. Comment une guerre avait pu se finir, comment une génération toute entière avait pu être changé, et en même temps les mariages forcés étaient toujours aussi présent. Bon clairement, cela aurait touché n’importe qui d’autre, Tibus n’en aurait surement eu rien à foutre. Mais il s’agissait de Judith maintenant. Alors évidemment tout était différent. Judith lui fit comprendre que justement il ne pouvait rien comprendre car ils n’appartenaient pas au même monde tous les deux. La voix tremblante de Judith lui avait donné froid dans le dos. Il ne répondit pas, se contentant de l’observer. Il était perdu. Comme s’il ne savait pas comment faire, comment trouver une solution par rapport à cette injustice. Mais ça n’allait pas être la seule conversation qui allait déranger Tibus. La prochaine arriva bien assez vite.

Tibus ne comprenait clairement pas en cet instant pourquoi la serpentard s’autocritiquait en ne faisant apparaître que le mauvais de sa personnalité. Elle n’était pas quelqu’un de mauvais. Tibus était sûr de cela. Mais c’était comme si Judith ne pouvait, ou ne voulait pas l’entendre. Et ça le mettait hors de lui qu’elle puisse se voir de la sorte. Franchement si elle était une mauvaise personne, alors que pouvait-on dire de lui ?

– N’importe quelle fille bien aurait justement envie de me frapper avec toutes mes conneries. Ca ne fait pas toi quelqu’un de mauvais. Je n’ai jamais pensé que tu l’étais malgré tout ce qui se passait. Judith, si toi t’es pas quelqu’un de bien alors je suis quoi ? Ouais tu te fous la gueule des sangs ‘impurs’ et moi des vierges effarouchés, des filles aux petits nichons, des mecs aux teubs microscopiques. Personne n’est parfait !

Lança le jeune homme. Tibus ne sait pas réconforter les gens. Il n’a jamais été très doué pour cela. Alors, il décide d’utiliser son humour, en espérant que cela redonne un faible sourire à son interlocutrice. Parce qu’il ne veut pas la voir dans cet état. Elle ne devrait pas pleurer. Pas maintenant, pas à seize ans. Au contraire, elle devrait rire et pisser sur le monde, faire ce qui lui plait en se fichant des conséquences.

– Je suis plus sexy que Cab, et en plus j’en ai une plus grosse. Combo parfait, je comprends même pas pourquoi tu m’as jeté.

Rigole-t-il car visiblement ses bêtises marchent sur Judith qui a retrouvé un petit peu son humour. D’ailleurs elle planta ensuite son regard dans le sien en lui balançant un gros « jamais » au visage, ce qui étira son sourire.

– Ta raison me dit jamais, et tes lèvres me hurlent de les embrasser. Trop de signaux contradictoires, princesse.

Que c’était drôle de la taquiner. Et il pouffa de rire en voyant la jeune femme s’interroger sur les rêves que le garçon pouvait avoir d’elle. Oh si elle était seulement au courant d’un dixième … Hahaha.

Cette relation entre Judith et Tibus était compliqué. Elle l’avait été du début à la fin. Et même si cela faisait un long moment que les deux s’étaient finalement séparé, c’était encore compliqué. Normalement quand deux personnes rompent, elles s’éloignent, elles s’évitent, elles refont leur vie. Mais non entre Juju et Tib, c’était pas encore ça. Peu importe ce qui se passait, il semblerait que leurs chemins étaient voués à se croiser. Bon en même temps, Tibus y était bien pour quelque chose, puisqu’il ne foutait jamais la paix à la vert et argent. La dernière en date : grosse dispute après qu’il ait raconté à un mec qu’elle avait une mst. C’était pas très glorieux, il fallait quand même l’avouer. Quelques jours avaient passés. Et les voilà maintenant dans un bar en plein milieu de l’aprem en train de se bourrer la gueule. Normal. Ils s’envoient des piques, se taquinent. Tibus aime ce genre de joute verbale. Il vit pour ça, et il faut dire qu’avec Judith, il a quand même une adversaire de taille. Elle ne laisse rien passer, et ne perd clairement pas une occasion de le remettre à sa place. Il blaguait maintenant sur le fait qu’il se serait amélioré avec une partenaire comme elle … si seulement elle ne l’avait pas jeté. D’un côté, ce n’était pas totalement le faux. Mais évidemment, la demoiselle cherchait à avoir le dernier mot. Il n’en attendait pas moins d’elle.

– Oh si tu veux savoir, ça peut s’arranger vite fait, princesse.

Dit-il avec un sourire aux lèvres. Le truc, c’est que lui aussi aimait avoir le dernier mot. Il aimait avoir le pouvoir. Et il ne savait pas se la fermer. D’un autre côté, c’était l’une des premières conversations qu’ils avaient sans se hurler dessus, depuis très longtemps. Ca faisait un bien fou, et c’était même agréable … à tel point que Tibus n’avait pas réellement envie que ce moment se finisse. Elle lui balança par la gueule qu’elle n’avait aucun regret. Il sourit avant de finir son verre d’une seule traite. Elle était quand même fun cette fille.

Finalement, les deux jeunes en viennent à reparler de cet incident sur les mst, ce qui a causé cette grosse dispute quelques jours plus tôt. Cela n’était qu’une technique parmi tant d’autres pou éloigner la gente masculine. Ca avait le mérite de marcher au moins. Du moins, c’était l’impression qu’il avait. La demoiselle s’était détendu, puisqu’elle en venait même à lui donner des conseils. Alors, il devait arrêter de mentir sur son sujet. Et elle lui donnait carrément de nouvelles excuses sur un plateau d’argent.

– Tu te rends compte que tu me files des tuyaux pour éloigner les mecs de toi, Juju. Fais gaffe, je vais finir par croire que tu aimes mes combines.

Mais la plaisanterie ne dura pas. Les deux adolescents reparlèrent très vite de cette bombe que la jeune femme avait balancée. Ses parents voulaient la marier avant la fin de l’année. Evidemment, Tibus était totalement contre. Même s’il ne pouvait pas expliquer lui-même, la dernière chose qu’il voulait était de voir Juju épouser un autre. Encore une fois, il était égoïste. Mais après tout, elle n’avait pas envie de ce mariage non plus. Mais la conversation prit un tournant qui ne plut pas réellement à Tibus. La demoiselle était en train de se dénigrer, en train de lui dire qu’elle était une mauvaise personne. N’importe quoi. Tibus ne pouvait pas entendre de telles choses sans ouvrir la bouche. Il la connaissait. Il l’avait aimé. Et il savait qu’elle n’était pas aussi noire qu’elle le pensait. Mais alors qu’il voulait lui ouvrir les yeux, elle lui hurle d’arrêter en tapant du poing sur la table. Surpris, il stoppa net de parler. Sur un ton plus calme, elle lui lança qu’il ne savait pas de quoi il parle, ni de qui il parlait.

– Donc j’te connais pas ? C’est ce que t’essaie de me dire ?

Elle ne pouvait pas lui dire qu’il ne savait pas de qui il parlait. C’était elle, ce n’était pas n’importe qui. Si Tibus savait bien une chose, c’est que cette fille était 10 fois, 1000 fois même, mieux qu’elle ne semble le penser.

Et puis comme c’est Tibus, la rigolade revint évidemment sur le tapis assez vite. Il en fait des tonnes, extrapole, et compare même son sexe à celui de Cab. Et puis il se lança des fleurs. Il était plus sexy et en avait une plus grosse que son pote. Clairement c’était le combo parfait, non ?

– Ca m’aurait presque vexé de te voir réfléchir. Mais je sais déjà que je suis le plus beau, le plus sexy à tes yeux.

Dit-il encore une fois son assurance est légendaire, et ne le quitte jamais. Tibus décida d’ignorer le fait qu’elle venait de lui dire qu’il savait pourquoi elle l’avait jeté. Oui il le savait, il n’était pas stupide. Mais ce n’était pas forcément facile d’en parler. Mieux valait garder ça pour une fois. Surtout qu’avec l’alcool ingurgité, il n’était pas réellement sûr de pouvoir contrôler sa grande bouche. La raison de la demoiselle lui disait qu’elle ne craquerait plus jamais pour lui. Mais pour Tibus ses lèvres lui disaient tout le contraire et la supplier même de l’embrasser. Exagération ? Non à peine.

– Ha tu me brises le cœur, princesse.