Move your body, and come help me. w/libre

Et une bousculade. Et deux bousculades. Ca devait être des premières années, ils étaient si minuscules qu’ils s’étaient retrouvés sur le sol, la face la première, quand Myron était passé en trombe à côté d’eux. Bon il aurait très bien pu s’arrêter, au moins pour s’assurer qu’ils n’avaient rien de casser … mais déjà il n’était pas préfet, donc bon rien ne l’y obligeait concrètement, ensuite il se fichait légèrement des demi-portions, et finalement il était quand même assez pressé, donc il n’avait pas le temps de se faire ralentir de la sorte. En effet, le gryffondor de sixième année avait une mission de la plus haute importance à mener aujourd’hui. C’était un samedi après-midi comme tous les autres : la plupart des élèves étudiaient à la bibliothèque ou se promenaient tranquillement dans le château profitant de leurs temps libres après une longue semaine. Malheureusement pour Myron, cette foule d’étudiant ne l’aidait pas franchement dans ses affaires. Comment était-il censé trouver une personne en particulier si tout le monde pouvait être n’importe où. Déjà que le château était grand. Alors Myron continuait à courir et à chercher une personne en particulier dans tous les endroits qui lui passaient par la tête. Il espérait tout de même que cette personne ne se trouvait pas dans les toilettes, parce que sinon il était tout de même en train de se tuer à l’effort pour rien du tout. Exagération puissance mille. Ainsi, il commença à descendre une série d’escalier tel un ninja (ou un gamin complètement déconnecté de la réalité, complètement dérangé.) Il avait une mission tellement importante en même temps, il était de prendre tout cela au sérieux.

Le jeune homme se cachait donc derrière un mûr de temps en temps, derrière une statue, ou même derrière des demi-portions, quand il croisait des professeurs, ou bien des fantômes, ou encore ces idiots de serpentards. Et surtout, il tenait fermement sa baguette dans sa main gauche. Juste pour le style, comme si c’était une question de vie ou de mort (ce n’était pas le cas, rassurez-vous). Bon après, il ne connaissait pas non plus tellement de sortilèges de défenses … ou pas qu’il puisse utiliser dans l’immédiat. Oh sinon, il pourrait toujours utiliser ses poings pour se défendre ? Ou mettre en pratique les cours de karaté que sa mère lui avait fait prendre quand il était à l’école élémentaire ? Dans tous les cas, Myron était prêt, même à faire une attaque de chinois si on venait lui contrecarrer ses plans.

*On ne sait pas ce que tu as fumé toi, mais ça a l’air d’être puissant.*

Le jeune homme continuait donc son chemin à travers les couloirs de l’école. Il savait exactement ce qu’il avait à faire. Mais avant de pouvoir mener à bien sa mission, il devait se trouver un assistant. Un assistant de choix. Il avait même fait une liste des élèves de l’école, mais bon quand on enlevait les personnes trop jeunes, trop stupides, trop hautaines, il ne restait pas grand monde sur cette liste. Mais il avait quand même réussi à en sélectionner une. Maintenant il fallait juste trouver cette personne et prier pour qu’elle accepte de l’aider. Et finalement, après une bonne heure de recherche, il la vit dans l’un des couloirs. Cette personne se promenait toute seule. Alléluia. Myron se cacha derrière un mûr, au détour d’un couloir. Il l’appela en murmurant. Il ne voulait pas attirer trop l’attention pour lui. Malheureusement pour lui, aucune réaction. Toujours aussi sourde cette personne, ce n’était pas possible. Une nouvelle fois, il essaya. Une nouvelle fois, il se prit un vent.

– HEY, BOUGE TES FESSES ET VIENT ME VOIR.

*Et bien là si elle t’entend pas, c’est qu’elle a un vrai problème d’audition.*

– S’il te plait.

*Oh oui vachement plus classe et sympathique, bravo Myron.*

Bon maintenant, il fallait juste que cette personne rejoigne sa cachette et qu’il lui explique le plan. Bon, il fallait aussi qu’elle ne soit pas vexé par sa façon de l’appeler. Et qu’elle accepte de ramener ses fesses jusqu’à lui, et ensuite qu’elle dise oui. Beaucoup de si quand même dans ce plan soi-disant infaillible.

Après avoir bien hurlé, au point de peut-être faire sursauter les gamins dans le parc, pour que la jeune femme ramène ses fesses près de lui, Myron attendait patiemment qu’elle vienne le voir. Il se cachait à moitié pour ne pas être vu, bien que son appel d’il y a deux minutes n’était clairement pas discret. Le jeune homme avait besoin de la Verte et Argent. Pourquoi elle ? Pourquoi s’adresser à l’ennemi, à un serpentard pour l’aider dans une mission ? Franchement Myron n’aurait surement pas une bonne excuse. Quand il s’agissait de mission importante comme celle-ci, généralement il se dirigeait vers l’un des membres de son quatuor. Régina, il la connaissait de vue, il avait également partagé une retenue avec la demoiselle. Mais on ne pouvait pas dire qu’ils étaient proches, ils étaient loin d’être amis. Surtout à cause de cette perpétuelle guerre entre leurs deux maisons. Elle était quand même proche de Lyra, si ses souvenirs étaient bons. Mais il n’en était même pas sûr à cent pourcent. Bon elle l’avait entendu mais elle n’avait pas l’air super contente à l’idée de le rejoindre. Mais après tout, ce n’était pas de sa faute s’il avait du gueulé, et si elle n’avait pas entendu ses dix premiers appels plutôt respectueux. Elle ne devait pas comprendre ce qui était en train de passer, encore moins pourquoi il l’appelait elle, et surtout ce qu’il fichait caché derrière un mûr comme un gamin de cinq ans et demi. Le pire dans tout cela, c’est qu’elle leva un index en l’air pour le faire attendre … non mais elle était sérieuse, elle ne pouvait pas tout lâcher directement pour venir le voir ? Elle prenait même le temps de griffonner sur son carnet. Bon ce fut quand il vit un petit oiseau s’envoler dans sa direction qu’il comprit. Donc dans ce fameux petit mot, elle lui reprochait son impolitesse, et lui demandait ce qu’il voulait d’elle. Oh sérieusement ? Cela aurait été clairement plus rapide si elle était venue directement le voir. Ils auraient perdu beaucoup moins de temps.

Bon il n’avait pas le temps pour ses bêtises. Ils n’allaient pas se parler par petit oiseau interposés alors qu’ils étaient à cinq mètres l’un de l’autre. Myron décida donc de sortir de sa cachette pour rejoindre la jeune femme, avec une petite moue. Elle ne rendait pas sa mission de la plus haute importance facile pour le coup. Enfin de la plus haute importance, tout dépendant du point de vue évidemment.

– Cartes chocogrenouilles.

Oui Myron venait de balancer deux mots comme ça. Comme si tout le monde était capable de comprendre son petit cerveau dérangé. Il était clair que la demoiselle n’allait pas réellement comprendre où il voulait en venir. Myron sembla hésiter un moment.

– Bon je te raconte, mais tu dois promettre de ne pas te foutre de moi.

Généralement quand une histoire commençait comme ça, c’était parce qu’il y avait clairement moyen de se moquer. Et puis si elle se foutait de lui, il se casserait, et l’abandonnerait ici comme un pauvre niffleur mal-léché, et elle le regretterait tout sa vie, et elle finirait veille et seule rongé par le remord, à pleurer et à se détester de n’avoir pas tendu la main à ce pauvre petit Myron qui avait tant besoin de son aide. EXAGERATION puissance mille. Myron prit une grande inspiration, comme si cette histoire qu’il devait lui raconter était compliquée, comme s’il ne savait pas où et comment commencer. Pauvre Régina, il avait fallu que ça tombe sur elle.

– Bref en fait, t’as la McGo qui m’a confisqué ma collection de cartes Chocogrenouilles. Chose totalement injuste parce que je n’avais rien fait du tout, aussi innocent qu’un botruc qui vient de naître. Hystérique la prof je te jure : peut-être qu’elle avait ses règles, ou qu’elle était en mode conflit love avec Dumby mais … mais … JE VEUX MES CARTES.

Lança-t-il dans un cri de désespoir comme un gamin à qui on a piqué ses jouets. Régina devait surement halluciner qu’il l’ait appelé simplement pour cela, et allait surement en être assez confuse dans un premier temps, mais bon. Après tout, qui se mettait dans un état pareil pour des simples cartes ? Bon déjà, c’était une fille, elle ne pouvait surement pas comprendre entièrement l’importance d’une collection super complète de cartes chocogrenouilles. Mais elle devait l’aider, il avait absolument besoin d’un co-pilote dans cette mission, s’il voulait remettre la main sur ses précieuses cartes dans un futur plus proche que lointain.

– T’as du pouvoir, tu peux m’aider à les récup, genre discrétos, ni vu ni connu, mission commando de la mort qui tue ?

Demanda t-il avec un grand sourire. Non elle ne pouvait pas lui refuser cette faveur, n’est-ce pas ?